Eruoma Awashish est détentrice d’un baccalauréat en art interdisciplinaire de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle vise à faire connaître davantage sa culture. Sa double identité, Atikamekw par son père et Québécoise par sa mère, lui permet de mieux saisir les différences qui distinguent ces deux peuples et créer des espaces de dialogues à travers ses oeuvres. Ayant vécue dans la communauté d’Opitciwan, de Wemotaci et de Mashteuiatsh, Eruoma a une grande appartenance à sa culture autochtone.
Son travail parle de métissage et de métamorphose. La souffrance et la blessure sont des thèmes qu’elle aborde souvent, car, selon elle, la souffrance peut devenir un passage vers la transformation et le dépassement de soi. Son travail est empreint de spiritualité, de symbolisme et de syncrétisme. Elle se réapproprie des symboles faisant référence à la religion catholique pour leur donner un nouveau sens. « C’est en écartant la doctrine et tout le côté institutionnel que la vraie spiritualité émerge. » Par ces symboles qui s’entrecroisent et s’entrechoquent, ses oeuvres parlent à la fois de contraste et de métissage, de dualité et d’équilibre, de souffrance et sérénité, de blessures et de guérisons… Son travail questionne également les phénomènes d’hybridation dans la culture des Premières Nations.
« Ce que je suis, je le dois à ma famille. Mes parents ont fait de moi une personne forte et sensible. Ma kokom (ma grand-mère) est celle qui m’a enseignée à travers ses silences… ce qu’est être une Atikamekw. Je suis de Nation Atikamekw de la communauté d’Opitciwan. J’ai eu un parcours de vie remplie de beaux moments et remplie d’épreuves. C’est ce parcours de vie mêlée à celui de mon peuple, qui inspire mon travail artistique »
« Une Culture qui survit au fil des siècles, c’est une culture qui s’adapte et évolue. La culture des Premières Nations est une culture forte, car elle ne s’est jamais laissé complètement absorber par la culture dominante, et ce malgré les tentatives d’assimilation, notre culture subsiste et évolue. Elle se métamorphose…»